Publié le Lundi le 26 avril 2021

Mon corps

On peut avoir tendance à penser que l’amélioration de notre santé passe obligatoirement par la perte de poids. Toutefois, la relation entre le poids et la santé est complexe et n’est pas entièrement comprise. Cette relation n’est pas causale puisque toutes les personnes grosses (1) ne sont pas nécessairement malades, alors que toutes les personnes minces ne sont pas nécessairement en santé. Si la santé est notre priorité, c’est de celle-ci dont on devrait s’occuper et non de notre poids.

Ce qui détermine ma santé

La santé est un état de bien-être physique, mental et social. Plusieurs facteurs ont une influence sur notre santé, comme notre génétique, nos habitudes de vie et les milieux où nous naissons, grandissons, vivons, travaillons et vieillissons. Ce qui détermine notre santé inclut des facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux. Voici les principaux déterminants de la santé :

  1. le revenu et le statut social;
  2. l'emploi et les conditions de travail;
  3. l'éducation et la littératie;
  4. les expériences vécues pendant l’enfance;
  5. l’environnement physique;
  6. le soutien social et la capacité d'adaptation;
  7. les comportements sains;
  8. l'accès aux services de santé;
  9. la biologie et le patrimoine génétique;
  10.    le genre;
  11.   la culture;
  12.   le racisme.

Avez-vous remarqué que le poids ne fait pas partie des principaux déterminants de la santé? Vous pouvez les relire attentivement au besoin, mais je jure de ne pas l’avoir enlevé! 🙂

Ce que je peux faire pour améliorer ma santé

Certains déterminants de la santé ne sont pas modifiables et nous n’avons pas de pouvoir dessus, comme la biologie et le patrimoine génétique. Mais on peut vérifier dans la liste si on est en mesure d’en améliorer d’autres. Les améliorations possibles sont propres à chaque personne, mais j’ai envie de vous suggérer des exemples.

Parmi les principaux déterminants de la santé, on retrouve les comportements sains. On pourrait vérifier si certains aspects de notre alimentation peuvent être améliorés, comme le fait de cuisiner plus souvent ou de porter davantage attention à nos sensations d’appétit. On pourrait s’attarder à notre consommation d’alcool, à notre niveau d’activité physique et si on peut bouger davantage, à notre capacité à gérer notre stress et au fait de fumer ou non. L’idée n’est pas de se blâmer, mais de vérifier ce qui peut être amélioré et ce que l’on a envie de faire pour notre santé.

Peu importe notre poids, on a tous et toutes intérêt à manger des aliments nutritifs, à jouer dehors, à bien dormir, à développer notre confiance en soi et à avoir des ressources pour gérer notre stress. Si on considère l’ensemble de nos comportements et habitudes de vie, on peut avoir un certain pouvoir sur notre santé.

Quelle place occupe votre poids lorsque vous pensez à votre santé?

Comment pourriez-vous améliorer votre santé autrement qu’en essayant de gérer votre poids?

1 L’adjectif « grosse » pour désigner les personnes est utilisé sans connotation péjorative. Il est préféré à l’adjectif « obèse » qui réfère à l’indice de masse corporelle et dont la mesure s’applique à des populations.

Référence :

Gouvernement du Canada. Déterminants sociaux de la santé et inégalités en santé. Mise à jour le 7 octobre 2020. Consulté le 03-04-2021 : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/promotion-sante/sante-population/est-determine-sante.html

Karine Gravel
À propos de l'autrice Karine Gravel a réalisé deux formations collégiales artistiques avant de compléter un baccalauréat, une maîtrise et un doctorat en nutrition à l’Université Laval. Elle est nutritionniste clinicienne, inspectrice à l’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec et autrice du livre De la culture des diètes à l’alimentation intuitive : réflexions pour manger en paix et apprécier ses cuisses, publié chez KO Éditions en 2021. Créative et rigoureuse, elle souhaite vous amener à percevoir votre alimentation et votre relation avec la nourriture comme un ensemble de sensations, de découvertes, de préférences, d’émotions, de plaisirs et de convivialité. « Le fait de manger ne devrait pas requérir de compétences en mathématiques, au même titre qu’il ne devrait pas être nécessaire d’être nutritionniste pour faire son épicerie. » | http://karinegravel.com